Raconte-moi la radio
A méditer !
Jean-Pierre écrit :
Votre superbe collection de vieux récepteurs m'a rappellé un évènement important qui a sans doute décidé du reste de mon existence !
En 1959, j'avais alors 12 ans, mon père a eu la bonne idée d'acheter un très vieux poste de radio sur un stand de brocanteur d'un marché de Reims. C'était pour m'occuper avait-il dit alors !
J'ai exploré cet appareil qui ne fonctionnait plus, puis j'ai entrepris de démonter précieusement les divers composants (dont je ne savais rien à l'époque !).
J'avais rangé soigneusement les 3 ou 4 lampes - des triodes du type A409 - sans savoir quoi en faire.
Selon mes parents, c'est cet évènement qui m'a transmis le virus de l'électronique. Il ne m'a pas quitté depuis, en ayant même fait une partie de mon métier (avec l'informatique).
En 1964, j'étais en section dite "Radio" au lycée de Reims et, suite à un cours sur les lampes, (les transistors étaient encore rares et chers à l'époque), je me suis souvenu de ces drôles de lampes que j'avais rangées dans une boîte à chaussures. Je les ai ressorties.
Ces lampes étaient du type "à chauffage direct", le filament servant de cathode.
J'ai proposé à mon professeur de les utiliser pour faire quelques expériences, ce qu'il a immédialement accepté.
Ainsi, nous avons pu faire une démonstration de l'effet "Dynatron", c'est à dire mettre en évidence une résistance négative en rendant la grille un peu positive !
Cette expérience avait été possible du fait de la robustesse de ces triodes qui avaient survécu à l'essai !
Aujourd'hui, je manipule plutôt des circuits intégrés et des transistors, bien sûr, mais je fais partie de ces "fossiles" qui ont eu la chance d'apprendre, et de tester par eux -mêmes, tous les principes de base de l'électronique.
Je reste toujours interrogatif devant ces jeunes "ingénieurs" qui ne les connaissent pas toujours, ayant seulement appris à manipuler des "boîtes noires" sans savoir ce qu'il y a dedans !
Le jeune Expérimentateur
Jeu Kosmos vers 1960
Merci à Jean-Pierre REISER qui attire notre attention sur une dérive - potentiellement dangereuse - de nos têtes pensantes (liée en partie à une banalisation de l'utilisation de la microinformatique, voire de calculateurs ultra puissants) et qui les conduirait à concevoir des systèmes de plus en plus compliqués, au risque d'oublier les lois physiques les plus élémentaires.
Souhaitons à nos jeunes chercheurs, ingénieurs et développeurs de garder la tête froide et de ne pas oublier trop vite les quelques principes de base qui gouvernent notre monde (La conservation de la Masse et de l'Energie, ça vous rappelle quelque chose ?).
Sans oublier de leur rappeler aussi qu'il convient de garder à l'esprit quelques ordres de grandeurs et de ne pas confimer un calcul sans une analyse critique du résultat !
Et souvenons-nous aussi :
Faire simple (et économique) est beaucoup plus compliqué !
Jean-Pierre REISER
Jean-Pierre REISER est né à Reims le 9 juillet 1947. Il passera une enfance heureuse auprès de parents formidables. Son père, qui travaillait la nuit au journal local, lui donnera très tôt le goût de la technique et du bricolage. Sa mère, qui faisait de la couture, du tricot, du dessin et de la peinture, lui donnera le goût des arts et de la musique .
Sa scolarité se déroulera sans problème, d'abord, au Lycée Roosevelt dans la filière littéraire puis dans la section " Electronique " où il étudiera l'électronique, bien sûr, mais aussi la physique et la chimie.
Dans les années 1963/64, il aura l'occasion d'écrire plusieurs articles, dans une revue spécialisée de vulgarisation d'électronique (Radio-Plans), pour présenter des appareils qu'il avait
imaginés et construits.
Après un premier emploi dans un centre de traitement informatique parisien, il rentrera dans une grande société de
service où il restera plus de 15 ans.
C'est en voyant toutes les erreurs qui se produisaient et en les corrigeant, qu'il a imaginé et développé un produit modulaire commercialisé sous le nom de CE7. Ce progiciel qui est un Gestionnaire d'Exploitation Informatique permet d’administrer les tâches d’exploitation les plus complexes d’un réseau hétérogène, à partir d’un poste unique de gestion.