Savant français né à Amiens le 23 octobre 1844 et mort à Paris le 24 mars 1940.
On sait peu de choses sur sa jeunesse. Le grand savant parlait peu de son passé et avait laissé peu de documents sur sa famille.
Son père qui portait le même prénom que lui était un professeur de grammaire et de lettres très apprécié qui possédait une modestie dont Branly devait hériter.
Sa mère lui donna les qualités d'énergie de ténacité et d'obstination au travail.
Sa vie d'écolier fut sans histoire : élève brillant, appliqué plutôt renfermé et évitant les jeux violents.
Il quitte St Quentin et rentre comme pensionnaire au lycée Henry IV puis en 1865 est admis à l'Ecole Normale Supérieure.
En 1868, il passe avec succès l'agrégation de physique ce qui lui donne accès à un poste de professeur.
Il s'installe à PARIS en 1869 et enseigne aux élèves de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes à faire des expériences sur l'optique et l'électricité..
Bien avant l'expérience de HERTZ, il fait des démonstrations avec les spirales de MATTEUCCI.
Il a dans son entourage des personnalités célèbres telles Marcellin BERTHELOT physicien, Félix TISSERAND astronome, Claude BERNARD et Paul BERT physiologistes, Alfred VULPAIN médecin, Jean CHARCOT savant et explorateur, Jules VIOLLE physicien et Louis PASTEUR chimiste et biologiste.
Toute cette grande famille traverse les périodes troubles de 1870 et dès 1871 les laboratoires retrouvent un calme bien nécessaire.
BRANLY passe sa thèse de doctorat es science physique en 1873 devant un jury formé de Paul DESAINS, SAINTE-CLAIRE DEVILLE et JAMIN sur "l'étude des phénomènes électrostatiques dans les piles".
Fâché avec son directeur de thèse pour avoir refusé d'épouser sa fille (pratique courante à l'époque), il est contraint de quitter son travail et retrouve un poste à l'Institut Catholique de PARIS que vient de fonder l'abbé d'Hulst.
La photo ci-contre montre BRANLY dans son laboratoire en 1910 entouré de ses collaborateurs.
A droite Monsieur Gabriel PELLETIER
Il se consacre tout d'abord à des études médicales (dosage de l'hémoglobine dans le sang par procédé optique).
Vers 1888, il constate, de façon fortuite, la variation de la résistance d'une plaque de verre recouverte d'un dépôt de platine et remarque que cette variation correspond à l'éclatement d'une étincelle sur une bouteille de Leyde que manipulait son assistant dans une pièce voisine de son laboratoire.
Il avait connaissance aussi d'un autre phénomène : les paratonnerres mis en place pour protéger les lignes télégraphiques, pour une raison alors inexpliquée, devenaient brutalement conducteurs et n'assuraient plus leur fonction les jours d'orage.
Branly se lance alors dans une étude systématique de la conductibilité électrique des limailles métalliques et de divers contacts imparfaits, phénomènes déjà abordés par Guitard, Hughes et Calzecchi.
Il constate effectivement que la résistance d'une poudre métallique enfermée dans un tube de verre est fortement abaissée sous l'influence du rayonnement électromagnétique d'une étincelle électrique et qu'un faible choc ramène cette résistance à sa valeur initiale.
Il imagine d'exploiter ce phénomène pour détecter ces rayonnements et met au point le premier radioconducteur.
Le RADIOCONDUCTEUR de Branly est constitué, comme on peut le voir sur l'image ci-contre, d'un tube de verre d'environ 3 mm de diamètre dans lequel sont introduits deux pistons métalliques distants d'environ 1 mm.
L'espace disponible est rempli partiellement d'une limaille métallique (fer pur ou métal inoxydable nickel, or, ...).
Le dispositif est monté dans un circuit électrique alimenté par une pile de faible voltage.
Sous l'effet d'un rayonnement électromagnétique le dispositif devient conducteur et laisse passer le courant dans le circuit.
Lodge eu aussi l'idée d'utiliser ce dispositif à l'étude des ondes hertziennes.
Les anglo-saxons disent que la limaille a été "cohérée".
Il faut pour la "décohérer" donner un petit choc sur le tube.
De ce fait le tube portera le nom de "COHERER" qui sera francisé en "COHEREUR" malgré les protestations de Branly qui tenait au terme de radioconducteur.
En 1903, Branly monte un premier mât de TSF auprès du sémaphore de Auderville dans le Cotentin à l'extrémité du Cap de la Hague, mais il doit le démonter en l'absence d'autorisation militaire sans avoir pu mener à bien semble-t-il ses expériences.
Il meurt le 24 mars 1940 à Paris et le gouvernement lui fait des obsèques nationales.
Il sera enterré au Père Lachaise puis sa dépouille sera transportée plus tard au Panthéon.
Dans La vie laborieuse d'Edouard BRANLY, un ouvrage de 192 pages, Pierre Jacques, qui fut l'un des plus fidèles collaborateur de Branly, a retracé la vie et les difficultés incessantes auxquelles le savant s'est heurté, pour défendre ses travaux et ses idées.
Branly restera en France un des grands noms des contributeurs à l'invention de la Radio.
Le cohéreur de Branly donna lieu à de multiples variantes dans le monde. On peut citer pour mémoire :
En Angleterre, le système Marconi, le Lodge-Muirhead et le Orling-Armstrong.
En Allemagne, le système Slaby-Arco et le Braun-Siemens-Kalske.
Tous ces différents systèmes de détection fonctionnaient à partir des découvertes de Branly, à quelques variantes près.
Sources :