Mécanicien et fabricant d'appareils de précision né à Hanovre en 1803 et mort à Paris en 1877.
On a peu de renseignements sur ses origines.
Il naît le 15 janvier 1803 en Prusse, à une époque où les relations franco-allemandes ne sont pas au beau fixe. Napoléon vient d'ordonner la rafle de la monnaie en Allemagne et en Autriche pour financer la guerre.
Heinrich Daniel Ruhmkorff est d'abord apprenti tourneur puis ouvrier en instruments de précision.
Dans les années 1820, il décide de partir pour parcourir l’Europe à la rencontre des savants de son époque qui ont sans doute un besoin constant de pouvoir faire construire des appareillages pour mener leurs expériences.
Dans les années 1830 (la guerre civile de 1830, la monarchie de Juillet, la révolte des Canuts à LYON ça vous rappelle quelque chose ?), il vient à Paris et travaille chez des fabricants d'instruments de précision. Comme il est doué de grandes dispositions pour la mécanique, il devint en peu de temps un ouvrier d'une rare habileté.
Il fréquente aussi les cours de physique à la Sorbonne et réussit à établir un atelier tout à côté de la prestigieuse institution (15 rue des Mâçons-Sorbonne actuellement rue Champollion).
Imaginez un Allemand dans Paris dans cette période troublée politiquement, mais dans un Paris où s'agite une élite intellectuelle issue de la révolution de 89 et dopée par les avancées napoléoniennes (Réorganisation des Grandes Ecoles).
Oui, Oui, Napoléon est bien mort en 1821 à Ste-Hélène.
Compte tenu sans doute de la qualité de ses productions, l'entreprise Ruhmkorff va devenir bientôt célèbre. Les meilleurs chercheurs de l'époque s'adressent à lui et son établissement devient le lieu de rendez-vous de l'élite scientifique. Sans doute aussi, doué d'un bon sens des affaires, il fait prospérer son entreprise et acquière une renommée internationale.
Il rencontre à cette époque Antoine MASSON et BREGUET autre grand constructeur d'appareils scientifiques de précision et propose avec FIZEAU des perfectionnements à la bobine d'induction de MASSON qui vont améliorer considérablement les performances de cet appareil.
L'utilisation militaire de ces bobines pour l'allumage des pièces d'artillerie (les premières bombes de l'époque) va sans doute donner une célébrité à ses appareils et sceller définitivement le nom de Ruhmkorff à la bobine d'induction.
Il semble que cette situation n'ai pas affecté Antoine Masson à qui revient incontestablement l'antériorité de l'invention de la bobine.
Masson a en son temps, reconnu les qualités supérieures de la machine à haute tension de Ruhmkorff. Il avait lui-même utilisé bon nombre de ces bobines pour mener à bien ses propres expériences.
Les historiens sont d'accord pour reconnaître que Masson n’avait pas pris ombrage du succès remporté par Ruhmkorff, en particulier lors de ses brillantes démonstrations au Palais de l'Industrie de l’Exposition Universelle de 1855 à PARIS qui lui valurent, outre une médaille de première classe, la croix de la Légion d'Honneur.
Ruhmkorff cesse ses activités dans les années 1865.
Hertz n'a pas encore 10 ans, Marconi n'est pas encore né et Ruhmkorff n'ignore sans doute rien des théories de Maxwell qui mourra 3 ans après lui et des travaux de Thomson/Kelvin.
Il ne se doute pas vraisemblablement que sa bobine sera à la base des travaux qui conduiront, deux décennies plus tard, à l'invention de la TSF.
Ruhmkorff réalisera quantité de matériels de physique qui équiperont les laboratoires des grandes écoles de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Polytechnique en particulier). Il construira par exemple, vers 1860, une thermopile de grande taille (visible au Conservatoire des Arts et Métiers) qui atteste de son intérêt pour le développement des techniques nouvelles de son époque (Effet thermoélectrique mis en évidence par Thomas Johann Seebeck vers 1820).
Heinrich Daniel Ruhmkorff décède le 21 décembre 1877 à Paris. Il repose au cimetière du Montparnasse.
Une rue de PARIS porte son nom, non loin de la porte Maillot.
Jules CARPENTIER (1851-1921) qui fit lui aussi, ses études au lycée Louis-Le-Grand et intégra l'Ecole Polytechnique en 1871 rachètera les anciens ateliers Ruhmkorff au bord de la faillite et en quelques années, les transforma en une maison spécialisée dans l'étude et la fabrication des instruments de mesures électriques destinés à servir aux expériences scientifiques et aux usages industriels.
Des ateliers Carpentier sortiront les premiers galvanomètres, ampèremètres et voltmètres modernes.
Sources :