Raconte-moi la radio

La pile de Candido

Giuseppe Candido était un prêtre italien qui avait obtenu une licence en mathématiques et Physique à l'Université de Naples dans les années 1850.

Au cours de ses études il avait eu comme professeur de physique le père Nicola Miozzi et était entré en relation avec Le père Giuseppe Maria Paladini un ami de Macedonio Melloni (connu entre autre pour ses études sur la chaleur rayonnante menées avec Leopoldo Nobili).

Vers 1860, Giuseppe Candido s'intéresse aux applications de l'électricité dans sa ville de LECCE (dans les Pouilles - Puglia en italien, dans le sud de l'Italie) et participe à une démonstration d'éclairage public menée par Nicola Miozzi à l'occasion de la visite de Ferdinand II, roi des Deux-Siciles, du 14 au 17 janvier 1859 : l'illumination de la place de l'Intendance de Lecce, avec une lampe à arc alimentée par une batterie de piles Bunsen.

A la même époque, il mène diverses expériences sur l'électricité et met en place un réseau pour synchroniser à partir d'une horloge mère, les quatre horloges publiques de la ville.

La nécessité de disposer d'une puissance électrique suffisante et constante le conduit à s'intéresser aux piles de type Callaud au sulfate de cuivre et à la variante utilisée à l'époque en Italie, la pile de Minotto.

Afin de tirer partie des avantages respectifs de ces deux piles, il propose des modifications et fait breveter, en 1867, une pile qui portera son nom .

Il présentera son invention la même année à l'Exposition Universelle de Paris où elle recevra une "mention honorable".

La conception de cette pile est présentée sur le croquis ci-dessous.

Un cylindre en céramique non poreux sépare les deux liquides de la pile de Callaud et supporte l'électrode en Zinc.

Au centre est placée l'électrode en cuivre (tube creux) maintenue par un lit de sable comme dans la pile de Minotto.

Le vase est rempli d'eau acidulée (acide sulfurique dilué) et des cristaux de sulfate de cuivre sont introduits côté cuivre comme dans la pile de Callaud.



Piles de Candido
Les différents constituants hors électrolyte

Cette disposition des éléments permettait, d'après son inventeur, un meilleur contrôle du niveau de transition entre la zone saturée en sulfate de cuivre et la zone sans cuivre où plonge le zinc.

Une simple observation de la couleur du liquide dans le bas du bocal permettait de connaitre l'état de la pile et de savoir si une opération de maintenance était nécessaire.

La constance de fonctionnement de cette pile avait amené Candido à proposer le nom de pile à diaphragme régulateur (pila a diaframma regolatore - regulating diaphragm).

Très peu d'ouvrages traitent de cette pile qui connu pourtant un certain succès en raison de son faible coût d'exploitation.



Piles de Candido
Exemplaires retrouvés en 1990 et ayant servis à l'alimentation de l'horloge de Lecce de 1868 à 1936

Sources :

  1. Etude bibliographique de Livio Ruggiero - Two developments of Volta's Battery - Balsamo and Candido - 1998

© 2000-2007 Pierre Dessapt