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Aleksandr Nikolaevich LODYGIN

Ingénieur russe né à Moscou en 1847 et mort en 1923.

Alexander Nikolayevich Lodygin est né dans le village de Stenshino, dans la province (goubernia en russe ????????) de Tambov à 450 Km au sud-Est de Moscou.

Ses parents sont issus d'une très vieille famille noble.

De 1859 à 1865, il fait ses études à l'Ecole militaire des Cadets de Tambov, puis terminera des études supérieures en 1868 à l'Ecole d'infanterie de Moscou avec le titre d'ingénieur de la Défense.

Peu après sa sortie de l'école, il quitte l'armée pour être embauché à l'usine d'armement de Tula (centre industriel situé à 200 Km au sud de Moscou).

Mais à cette époque,la Russie qui a déjà pris un retard important sur le plan technologique et économique, va s'isoler de l'Europe après la tentative d'assassinat de son jeune Tsar Alexandre II. Celui-ci s'engage alors dans une politique répressive à l'encontre de la bourgeoisie libérale naissante qu'il accuse de soutenir des mouvements socialistes révolutionnaires.

Les organisations anarchistes étudiantes se radicalisent et certaines passent à la clandestinité.

Sous la pression de la censure et de la chasse aux sorcières, l'Intelligentia commence à fuire le pays et beaucoup de jeunes scientifiques émigrent en France, pays d'accueil historiquement ami de la Russie.

En cette période trouble, ou le Tsar se lance dans les aventures militaires dans le Caucase, les Balkans et en Sibérie, LODYGIN quitte son pays et vient en France avec en poche un projet d'hélicoptère électrique.

Il obtient de Gambetta alors membre du Corps législatif, une subvention pour développer son appareil et restera un an au Creusot. Mais ses travaux n'aboutiront pas.

Il est renvoyé en Russie et entreprend des recherches en vue de mettre au point une lampe électrique à incandescence.

Il fait des essais avec des filaments en fer qui resteront sans succès et étudie ensuite des filaments en carbone en faisant calciner des cheveux.


Il dépose un brevet en 1874 et reçoit un prix de l'Académie de St Petersbourg pour l'invention d'une lampe électrique.

Vers 1875, il s'intéresse aux idées socialistes défendues par les organisations radicales "populistes" proches des Narodnikis (?????????????) - de Narodnaïa Volia « Volonté du peuple » en russe.
En 1880, suite à l'inculpation d'un des membres de cette organisation dans l'assassinat du Tsar Alexandre II, il sera inquiété et retourne en France puis émigre aux Etats-Unis.

Il sera l'un des premiers au monde à tester des filaments métalliques et déposera vers 1890 quelques brevets sur les lampes à filaments en tungstène (Wolfram).

Il vendra ses brevets à General Electric qui produira à partir de 1906, de façon industrielle, les premières lampes à filament de tungstène.

Il dû sans doute y rencontrer William David COOLIDGE qui travaillait chez G.E. à cette époque et qui mettra au point un procédé de réalisation de filaments de tungstène (Brevet 1,082,933 déposé en 1913) encore utilisé de nos jours.

En 1907, LODYGIN retourne en Russie où il travaillera, entre autre, sur divers procédés dans le domaine des fours à haute température pour le traitement du tungstène et des alliages spéciaux. Il enseignera aussi à l'Institut des Sciences de l'Electricité de Saint-Petersbourg.

Suite à la révolution bolchévique de 1917, il retournera aux Etats-Unis.

Il est considéré en Russie comme l'inventeur de la lampe électrique au même titre qu'Edison aux Etats-Unis.

Il créera en 1899 la revue spécialisée "Electric".

Il meurt en 1923 à Brooklin (New-York).

En France son nom restera attaché aux lampes dites "à anneau" dont il avait définit le principe du culot et de la douille à ressort associée : vendu en France sous le nom de culot Lodygin.



Sources :

  1. Les sites web russes sur Lodygin

© 2000-2007 Pierre Dessapt