Industriel et électricien né à Jehay-Bodignée près de Liège (Belgique) le 4 avril 1826 et mort à Bois-Colombes près de Paris le 20 janvier 1901.
Zénobe était le dernier enfant d'une modeste famille.
Son père Mathieu Gramme était receveur des impots et sa famille vraisemblablement d'origine française était venu en Belgique à l'époque de la Révolution.
Zénobe grandit au sein d'une famille honnête qui l'encouragea à suivre des études et son père souhaitait le voir s'engager dans une profession libérale.
Mais le jeune Zénobe préférait l'atelier de son voisin menuisier à l'école et son père jugea qu'il serait mieux pour lui de l'envoyer en apprentissage.
Bien lui en pris, car son fils montra une grande habilité professionnelle et fût rapidement remarqué par ses patrons ce qui lui permis de devenir rapidement un ouvrier talentueux, assidu et laborieux.
Vers 1848, la famille vint habiter à Huy, sur les bords de la Meuse, et là le jeune Gramme montra un attrait surprenant pour les études et s'inscrivit aux cours du soir. Il put ainsi rattrapper les heures perdues à l'école et acquérir les connaissances de base qui lui manquaient en physique et mathématique tout en poursuivant la journée son métier de menuisier.
En 1851, il part pour Liège où il espère trouver un travail plus rémunérateur.
Il va poursuivre ses études à l'Ecole Industrielle Communale tout en travaillant comme tourneur d'art sur bois.
En avril 1855, il part pour Bruxelles pensant trouver un travail encore meilleur, mais va rapidement déchanter et vivre une année de galère perdu dans cette grande ville.
L'année suivante il part pour Paris et s'établit à son compte comme rampiste (fabricant de rampes d'escalier).
C'est à cette époque que par un heureux hasard il va rencontrer un ami belge qui travaille à la Sociéte l'ALLIANCE qui fabrique les appareils magnéto-électriques de Nollet.
Observateur attentif et esprit intelligent, il va analyser pièce par pièce les machines qu'il voit fabriquer et va proposer à ses chefs des modifications imortantes.
Contrairement à ses espoirs, ses propositions vont être refusées et Gramme quittera la Société.
De 1862 à 1866, il travaillera chez Ruhmkorff, qui est à cette époque un constructeur reconnu de matériels électriques et de précision ce qui lui donnera l'occasion de rencontrer pas mal de gens érudis et de scientifiques.
Il sera en rapport par exemple avec des gens comme Disdéri photographe célèbre de l'époque et l'ingénieur Bazin spécialiste en écoulements hydrauliques et travaillera pour eux.
Il va en profiter pour approfondir ses connaissances sur les phénomènes électromagnétiques et dès 1867 déposera ses premiers brevets sur des dispositifs pour machines à courant alternatif.
![]() |
![]() |
Les deux années suivantes vont être un tournant dans la vie de Gramme.
Par un travail acharné où il va à la fois parfaire ses connaissances scientifiques et mener des expériences originales, il va mettre au point sa machine dynamo-électrique.
Prudence et discrétion vont lui permettre de présenter son invention à l'Institut, de prendre des brevets en novembre 1869 et de donner à Bréguet une concession exclusive pour la réalisation industrielle de ses machines de laboratoire.
La guerre de 1870 va arrêter la production industrielle de ses premières machines de puissance et l'obliger à rentrer en Belgique où il sera plus en sécurité qu'à Paris.
En 1871, la guerre terminée, il va fonder avec Hippolyte FONTAINE la Société GRAMME pour la mise en oeuvre de ses inventions.
A partir de cette date, les choses vont très bien marcher pour lui . En 1873, il va entreprendre la construction de dynamos pour l'éclairage, la galvanoplastie, puis de machines de plus en plus performantes pour l'industrie de l'électrolyse du cuivre, pour la marine, le levage, la traction etc ...
En 1880, quand Edison invente la lampe à incandescence, Gramme a déjà installé plus de 1000 dynamos pour l'éclairage à arc ou des bougies Jablochkoff.
Rapidement les machines GRAMME vont avoir une notoriété internationale, ce qui vaudra à Zénobe Gramme les plus hautes distinctions des organisations professionnelles et des instances scientifiques de l'époque.
Travailleur acharné, il viendra régulièrement jusqu'à la fin de sa vie rendre visite à ses collaborateurs et leur apporter ses points de vue sur leurs travaux.
Atteint d'une grave cirrhose hépatique, il mourra en janvier 1901 et sera inhumé au cimetière du Père Lachaise à Paris.
Sources :