Pionnier de la radionavigation en France, né le 22 mars 1903 à Marseille et mort dans le Sahara, le 13 janvier 1943.
Léopold Gimié dit Léo Gimié fut un des équipiers de Jean Mermoz.
Pendant 3 ans, il fera son service militaire comme radiotélégraphiste dans la Marine nationale. C'est sans doute à cette époque qu'il rencontrera René Mesny, un des pionniers de la Radio en France.
il entrera à la Compagnie Générale Aéropostale en 1927, d'abord au sol puis comme radionavigant.
En 1929, en équipage avec Henri Delaunay et le navigateur Jean Dabry, sur l'Oiseau blanc No 2, il s'écrase au sol à Istres à l'atterrissage.
Avec Jean Mermoz et Jean Dabry, sur Latécoère 28-3 à flotteurs Léopold Gimié participe au record du monde de distance en circuit fermé pour hydravion, les 11 et 12 avril 1930 (4.308 km).
L'avion dérivé du Latécoère 28-0 était équipé d'un moteur HISPANO-SUIZA 12 LBR démultiplié d'une puissance de 600 cv et le poste de pilotage était à simple commande (gain de poids) - Vitesse 160 Km/h - autonomie 3200 Km. L'avion sera baptisé COMTE DE LA VAULX sur la demande de J.Mermoz en l'honneur du célèbre pionnier de l'aéronautique qui venait de mourir dans un accident d'avion aux Etats Unis (Fondateur de l'Aéro-Club de France (1898), de la Fédération Aéronautique Internationale (1906) et de la marque Zodiac qui construisait à l’époque des dirigeables avant de s’orienter sur la fabrication de bateaux gonflables).
Le même équipage effectuera, avec cet avion, les 12 et 13 mai 1930, la première traversée postale de l'Atlantique Sud et transportera 200 kg de courrier.
Le "Comte-de-La Vaulx" était équipé de moyens de communication radio des plus modernes pour l'époque : radio LL émettant simultanément sur deux longueurs d'ondes et poste récepteur de messages sur ondes longues, ce qui avait permis au navigateur Gimié de recevoir des relèvements triangulaires des neuf stations et bateaux émetteurs qui sécurisaient son voyage.
L'hydrobase de la Compagnie générale aéropostale (CGA) de Calheta Sao Martinho, sur l'île cap-verdienne de Santiago par exemple, déjà équipée à l'époque de matériels performants, restera longtemps au centre du dispositif de radionavigation sur la ligne transatlantique.
En 1938, Léo avait plus de 6000 heures de vol à son actif et était "millionnaire" en Kilomètres.
Le 13 janvier 1943 le Lockheed L-14 F-ARRF avec pour équipage Cation, Gimié, Lefevre est détruit, suite à une panne moteur, sur la liaison mensuelle Dakar-Alger, à Aguel'hoc (ou Adiel'hoc) dans le Sahara, ville du Mali.
C'est là que repose aujourd'hui Léopold Gimié. Une plaque en marbre due à l'initiative de l'ingénieur radio Faurous et de l'Association des Professionnels Navigants de l'Aviation Civile rappelle que Léo Gimié fut un des premiers radionavigants de l'aviation civile française.
Pendant la Grande guerre, les militaires souhaitent organiser les liaisons à l'intérieure de l'Afrique française entre l'Algérie et l'AOF.
Des missions terrestres sont entreprises pour trouver les routes les mieux adaptées et tester les matériels (missions médiatisées à l'image de la Croisière Noire qui sera financée par André Citroën plus tard en 1924).
Les constructeurs testent des véhicules à chenilles ou à roues multiples d'une grande autonomie et capables de transporter des charges lourdes dans les zones difficiles, sabloneuses ou montagneuses du Sahara.
En parallèle, le transport aérien se développe et devient, pour le courrier, un concurrent imbattable. Le premier courrier aérien relie Ouargla à In Salah le 14 mars 1918, en 31 heures avec 3 escales. A partir de là l’auto et l’avion vont s’entraider de façon très logique : les camions reconnaissent les itinéraires, transportent les fûts d’essence et tout le matériel indispensables aux étapes, repèrent et balisent les terrains d’atterrissage éventuels.
Dès la fin de 1918 seront ainsi lancés des raids de reconnaissance mi-aérienne, mi-automobile. Les véhicules du train préparent l’arrivée des avions. Le plus souvent le matériel et les véhicules sont acheminés par voie ferrée le plus loin possible. En fait il n’y a que deux lignes possibles : Oran-Colomb Béchar inaugurée le 21 avril 1906, et Philippeville-Touggourt achevée le premier juin 1914. Les deux autres lignes de pénétration ne seront ouvertes que plus tard : Blida-Djelfa en 1921 et Oujda-Colomb-Béchar en 1941.
La mission terrestre Laperrine, par exemple, menée entre décembre 1919 et janvier 1920, reliera Touggourt et Tamanrasset. Elle équipera les postes de Tiguelmine, Arak, Tesnou et In Ekker de dépôts divers, d'ateliers de réparation et surtout de postes de TSF qui permettront de sécuriser la navigation aérienne.
Les 3 premiers avions atterriront à Tamanrasset le 14 février 1920.
En fait ce n'est pas avant 1924 que l'on commencera à croire possible la création d’un service régulier de transport de personnes et de courrier entre l’Algérie et l’A.O.F.
A partir de 1927 et jusqu'en 1935, les civils vont donc poursuivre et développer les premières avancées militaires.
La Compagnie Générale Transsaharienne (CGT), par exemple, qui, dès l'origine, avait pour but la création de liaisons aériennes entre l'Algérie et l'Afrique Noire, va s'appliquer de son côté à l'établissement d'une infrastructure terrestre (la Route transsaharienne avec ses célèbres "Bidons"), sans laquelle une ligne aérienne ne pouvait fonctionner au Sahara. C'est son organisation automobile, son réseau radio et ses postes de ravitaillement qui permettront à la Compagnie de créer, pendant l'hiver 1933-34, le premier service aérien transsaharien régulier.
On peut imaginer l'importance de la coordination d'activités multidisciplinaires pour mener à bien de tels projets.
Sources :