Raconte-moi la radio

Charles FERY

Physicien français né à PARIS en 1865 et mort dans cette même ville le 23 février 1935.

Le Professeur Féry dans son laboratoire

Il passe sa première enfance à Longwy d'où sa famille était originaire et vient à Paris pour faire des études supérieures.

En 1882, il intègre la première promotion de l'Ecole de Physique et Chimie de PARIS que la ville vient de construire, suite à la délocalisation de l'Ecole de Chimie de Strasbourg, qui se trouve en zone allemande depuis 1870.

Il en sortira major en 1885 et optera pour la physique suivant l'avis de ses professeurs.

En 1902, il est nommé professeur d'optique dans cette même école où il enseignera en succédant au poste du professeur J. B. BAILLE.

A son grand talent d'observateur et d'expérimentateur, FERY joignait un esprit d'une extrême clarté qui l'amenait à des solutions d'une simplicité admirable.

horloge électrique Brillié-Magnéta
Cliquer sur l'image
pour plus de détails

C'est ainsi qu'il travailla à l'invention de divers appareils dans le domaine de l'optique tels un spectromètre, un actinomètre intégral à réceptacle creux (mesure des rayonnements solaire), un réfractomètre, un pyromètre connu sous le nom de "lunette de Féry" encore employé dans la sidérurgie, un étalon lumineux brûlant de l'acétylène et une bombe calorimétrique thermoélectrique à lecture directe.

On ne peut passer sous silence ses nombreux travaux en horlogerie et en particulier son horloge électrique à pendule à aimant permanent.

Cette pendule, construite à des milliers d'exemplaires par la Société BRILLIE-MAGNETA sous plusieurs formes a équipé, jusqu'à nos jours, nombre de gares et de hall de bâtiments administratifs.

Il s'agit d'une horloge-mère, appelée aussi régulateur qui commande un certain nombre de pendules réceptrices telles les grandes horloges rondes des quais de gare, de nos mairies ou celles installées dans les usines.

La consommation électrique de ces pendules était tellement faible, qu'une pile Féry était capable d'assurer leur fonctionnement pendant plusieurs années.

La photo ci-dessous (à gauche) montre une pendule réceptrice polygonale en métal chromé de style Arts Déco des années 1930.

Cette pendule recevait les impulsions électriques de l'horloge-mère . A noter que les pendules réceptrices sont reconnaissables à une pièce en porcelaine appelée rosace visible au dos de l'appareil  (image de droite).

Pendule réceptrice Brillié - diamètre 35 cm (1930)
Rosace en porcelaine sur le mouvement d'une pendule réceptrice

ooOoo

Quand éclata la première guerre mondiale, Féry était à LYON, membre du jury de l'Exposition. Trop âgé pour être mobilisé, il souhaita de toutes ses forces contribuer à la défense nationale.

Avec l'appui du colonel FERRIE, il ouvre un cours de TSF et de télégraphie militaire pour les élèves de son école.

En 1915, il est nommé membre de la Commission Supérieure des Inventions intéressant la défense Nationale.

Il apportera sa contribution au développement d'appareils de télémesures utilisés pour les tirs d'aviation et les bombardements.

Sollicité par FERRIE qui a des problèmes d'alimentation électriques de ses postes de télégraphie suite aux difficultés d'approvisionnement en bioxyde de manganèse, il met au point une pile à dépolarisation par l'air qui ne nécessite plus l'usage de ce composé chimique naturel (pyrolusite).

Il effectuera de nombreuses recherches jusqu'en 1926, date à laquelle il demandera sa mise à la retraite.

Il est également l'auteur d'études sur l'accumulateur au plomb et sur la haute atmosphère.

Fatigué de travail et malade depuis de nombreuses années, il s'éteindra en 1935, en pleine activité intellectuelle après avoir consacré sa vie entière à la science et à l'industrie qui étaient pour lui deux éléments inséparables.

Sources :

  1. Inventeurs & scientifiques : Dictionnaire de bibliographie - LAROUSSE, 1994
  2. Hommage à Ch. FERY - C. Vaurabourg - Annuaire de l'Ecole Supérieure de Physique Chimie et de l'Industrie de PARIS
  3. Notice des Ets GAIFFE-GALLOT et PILON N° 30 d'avril 1927
  4. Titres & Travaux de Ch. FERY - Typographie de l'école ESTIENNE - PARIS - 1933
  5. Antiquités Brocantes N° 64 - Mai 2003

Un grand merci à Mme Catherine KOUNELIS conservatrice à la bibliothèque et responsable du Centre de Ressources Historique de l'ESPCI, qui m'a autorisé à accéder à la documentation de l'école pour constituer cette rapide biographie de Charles FERY.


© 2000-2007 Pierre Dessapt