Ingénieur français né à Lorp (Ariège) en 1833 et mort à Lancey (Isère) en 1904.
Après des études secondaires à Toulouse, il entreprend des études d'ingénieur de l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures d'où il sortira deuxième de sa promotion en 1852.
Il travaille tout d'abord dans la papeterie familiale, mais à la suite de mésententes, il part en 1854 et entre comme ingénieur au service technique du Crédit Immobilier à Paris.
Il y reste juste le temps d'inventer une machine à mettre en place les pavés des rues parisiennes.
En 1855, il part en Andalousie dans une entreprise de construction de chemin de fer. Il y restera quelques années puis reviendra au pays natal.
Mais Berges a de grandes idées et de grandes ambitions et il décide à partir de 1860 de devenir ingénieur conseil en papeterie ce qui le conduira à quitter l'Ariège et à se déplacer en France.
Il profite en 1866, d'une proposition de l'industriel grenoblois MATUSSIERE, pour se rendre en Isère afin d'étudier un projet d'installation de fabrication de pâte de bois.
Lors de ce séjour dans le Grésivaudan il découvre la richesse hydraulique de la région et décide de créer une râperie de bois à Lancey. Le site lui semble en effet très bien placé pour réaliser l'idée qu'il a d'utiliser des chutes d'eau de faible débit mais de grande hauteur pour faire tourner les machines très consommatrices d'énergie et en particulier pour actionner ses deux défibreurs.
Aristide Bergès fait construire une conduite forcée de 200 mètres de dénivelé qui sera inaugurée en 1869. L'idée d'une telle installation n'était pas nouvelle, mais Bergès est le premier à avoir osé réaliser en France une chute d'une telle hauteur.
En 1882, il va porter sa chute à 500 mètres en utilisant les eaux du lac du Crozet situé à 1968 mètres d’altitude. Il dispose alors d’une puissance de six mille chevaux à débit constant. Cela lui permet de fabriquer plus de deux milles tonnes de papier par an. Les moteurs électriques couplés aux turbines renforcent cette révolution technologique.
Lors de l'Exposition Universelle de 1889, Bergès attirera l'attention du monde scientifique et industriel en exposant une turbine accouplée à une dynamo et en faisant la promotion de cette source nouvelle d'énergie presque gratuite facilement accessible à l’industrie et exploitable économiquement pour des applications électriques.
C’est en comparant l'énergie hydroélectrique à celle obtenue avec le charbon très utilisé dans l'industrie à l'époque, qu’il inventera le terme de houille blanche.
Vers 1890, la puissance électrique disponible à Lancey va excéder les besoins de la papeterie. C'est justement à cette époque que commence la production industrielle de l'électricité pour l'éclairage.
Aristide créera en 1898 la "Société d'Eclairage Electrique de Grésivaudan" qui amènera le courant à Grenoble et dans les environs.
Aristide Bergès meurt le 28 février 1904, à l'age de 71 ans, un an après avoir reçu l'hommage du Congrès pour l'avancement des Sciences.
Il sera enterré à Toulouse. Sur sa tombe, au cimetière de Terre-Cabade à Jolimont, on peut lire :
Sources :