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Jacques Arcène d'ARSONVAL

Physicien français né en Haute-Vienne le 8 juin 1851 et mort dans cette même région en 1940.

Il est né près de La Porcherie dans le canton de Saint-Germain-les-Belles, dans sa maison familiale de "La Borie", en pleine campagne limousine.

Son père était déjà médecin et gérait la propriété familiale.

Sa mère également issue d'une famille appartenant à la noblesse, mettra au monde 9 enfants : deux seulement survivront, dont Arsène.

Jusqu'à onze ans, il est élève de l'école primaire de la Porcherie puis est envoyé à Brive où il commence ses études secondaires au petit séminaire. Il en est retiré à 14 ans à la suite de graves sévices infligés par un professeur brutal qui, "pour mieux se faire entendre de ses élèves, ne trouvait rien de mieux que de leur arracher les oreilles ou de leur mettre la tête en capilotade".

Au Lycée Impérial de Limoges (actuel Lycée Gay-Lussac), il obtient le baccalauréat es sciences et se retrouve à 18 ans en classe préparatoire scientifique au Lycée Sainte-Barbe à Paris.

La guerre de 1870 le ramène en Limousin où il entreprend des études de médecine à Limoges même.

En 1871, à 20 ans il épouse une jeune veuve mère d'une petite fille de 3 ans.

Après 3 années d'Internat à l'hôpital de Limoges, il rejoint Paris, rencontre Claude Bernard professeur au Collège de France et devient son préparateur. A la mort du maître en 1878, Arsène d'Arsonval continue ses activités et quelques années après, en 1887, il devient titulaire de la chaire de professeur dans l'illustre collège.

De 1882 à 1910 il dirigea le laboratoire de biophysique du Collège de France à Paris, puis le nouveau laboratoire de Nogent-sur-Marne dont il fut le directeur jusqu’à 1931.

Médecin, physicien, grand savant, travailleur infatigable et "touche-à-tout de génie", il a marqué l'Histoire dans de multiples domaines.

Il doit son renom à ses nombreuses découvertes dans le domaine de l'électricité médicale. Père de la haute fréquence médicale, il va développer la d'arsonvalisation en étudiant les effets des courants à haute fréquence sur les animaux.

Il construit de nombreux appareils dont le plus connu est le galvanomètre balistique, réalisé en collaboration avec Deprez

Il met au point le premier téléphone adopté par les PTT et invente une pile impolarisable.

Il travaille avec Georges Claude sur la liquéfaction des gaz et fait naître les industries de l'Air Liquide. 

Il invente le vase isolant qui porte son nom, bouteille de verre à double parois et vide intérieur, qui sera plus tard amélioré par Dewar (vase d'Arsonval-Dewar) connu du public sous la forme de la bouteille Thermos.

En 1881, il sera l'un des principaux animateurs du Congrès International des Electriciens qui unifia le système des unités.

En 1911, il participe, avec la capitaine Ferrié, aux premières émissions de T.S.F et aux premiers essais de téléphonie sans fil.

Il sera le Fondateur de l’École Supérieure d’Electricité (1894), membre de l’Académie de médecine dès 1888, de l’Académie des sciences en 1894 et de plusieurs sociétés savantes et industrielles.

Il meurt à l'âge de 89 ans, sans descendant, dans sa maison natale de "La Borie" qu'il léguera au Collège de France.

Il écrira en 1881 cette phrase pleine d'espoir :

" .... grâce à la science, l'impossibilité d'hier sera la banalité de demain."

Sources :

  1. Le Dictionnaire des Inventeurs et des Inventions  - LAROUSSE
  2. Les sites web sur d'Arsonval.
  3. CHAUVOIS (Dr Louis)- D'ARSONVAL. 65 ans à travers la Science - Paris, éditions J. Oliven, 1937

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