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Henri Adolphe ARCHEREAU

Chercheur et scientifique français né le 4 octobre 1819 à Saint-Hilaire-le-Vouhis en Vendée et mort le 9 février 1893 à Paris.

Henri Adolphe ARCHEREAU

Henri Adolphe Archereau était originaire d'une famille très modeste de Vendée. Après avoir étudié à l'école secondaire ecclésiastique de Chavagnes-en-Paillers, il entre au séminaire de Nantes. Vers 20 ans il renonce à la vocation religieuse et part à Paris pour faire des études scientifiques.

Il s'inscrit à la Sorbonne et suit les cours de chimie et de physique à une époque où débute l'aventure de l'électricité et de l'éclairage artificiel.

Il va effectivement rapidement s'intéresser à la lumière produite par les lampes à arc et travailler sur l'amélioration des dispositifs d'avance des électrodes en charbon.

Vers 1847, il réalisera quelques expériences publiques d'un dispositif électrodynamique d'avance automatique plus performant que des systèmes mécaniques à horlogerie utilisés à l'époque (Régulateur à solénoïde).

Régulateur ARCHEREAU

Dans les lampes à arc classiques, les charbons sont maintenus face à face, avec un espace quasi constant à l'aide de dispositifs mécaniques qui compense leur usure par combustion et qui est de l'ordre de quelques centimètres par heure.

Ces dispositifs mécaniques, qui comportent des pignons d'horlogerie (régulateur de Foucault), ne sont pas très fiables et ne garantissent pas une grande précision dans l'écartement des électrodes en charbon ce qui se traduit par une mauvaise qualité de la lumière (variations d'intensité, scintillement, extinction, ...).

De nombreux savants et ingénieurs de l'époque vont se lancer dans l'étude de dispositifs plus performants.

Archereau, va proposer un régulateur "électrique", dont le principe de fonctionnement est montré sur l'image ci-contre.

Rappelons en préalable, que l'arc électrique constitue un plasma, dont le comportement électrique est identique à celui d'un conducteur électrique (résistance proportionnelle à la longueur). Dans ces conditions quand les électrodes se rapprochent, l'intensité du courant dans la lampe à arc augmente et le phénomène inverse se produit quand elles s'écartent.

Les lampes à arc de l'époque fonctionnaient avec une intensité nominale de l'ordre de 10 A sous 50 V.

Dans le régulateur d'Archereau, le charbon mobile est maintenu en position verticale, fixé sur le noyau en fer d'un électoaimant. Lorsqu'aucun courant ne circule dans la bobine, le charbon remonte et vient en contact avec le charbon supérieur, sous l'effet du rappel du contre poids p. Lorsqu'un courant circule dans la bobine, elle attire le noyau de fer avec une force proportionnelle à l'intensité du courant.

En fonction des caractéristiques mécanique de l'ensemble (masse mobile, force électromagnétique et poids p du contre-poids), le système peut trouver une position d'équilibre qui maintient les deux électrodes à bonne distance. Si le courant qui traverse la bobine est le courant qui active des électrodes de charbon, le système est "autorégulé" et assure un fonctionnement optimisé de la lampe.


Archereau étudiera aussi l'amélioration des procédés de fabrication des charbons et déposera en particulier un brevet sur l'agglomération des poussières de charbon et de coke qui fera la fortune de l'homme d'affaire à qui il le vendra.

Ses connaissances sur la réalisation d'électrodes en carbone le conduiront à s'intéresser aux piles et à développer une pile à l'acide nitrique dérivée de la pile Bunsen, pile qui porte aujourd'hui son nom (Pile de Archereau).

Il perdra l'argent que lui avait rapporté son régulateur à solénoide, pendant la révolution de 1848 et gagnera par la suite sa vie en vendant, dans une petite boutique Quai des Orfèvres, les piles de son invention.

Ne disposant pas de fortune personnelle, ni d'aide matérielle, sans revenu régulier, il mènera une existence modeste avec souvent beaucoup de dettes et terminera même sa vie dans la misère.

Henri Archereau fait sans doute partie de ces hommes ingénieux qui ont apporté beaucoup à la science et à la technique, mais qui, soit par manque d'opportunités, soit par trop de modestie n'ont pas réussi à laisser leur nom dans le grand livre de l'Histoire.

Pour en savoir plus sur la vie passionnante de ce chercheur infatigable, consultez l'article Archereau sur Wikipédia

Sources :

  1. Les ouvrages accessible à la BNF (Gallica) - http://gallica.bnf.fr/
  2. Les ouvrages de la Bibliothèque numérique du CNAM - http://cnum.cnam.fr/
  3. Les livres sur l'histoire de l'électricité au 19ieme siècle
  4. L'Empire de la Physique - Catalogue édité par l'ASEISTE - Niort 2006

Un grand merci à Monsieur Régis Archereau qui m'a autorisé à reproduire ici quelques passages de la biographie de son aïeul qu'il a mis en ligne sur le site de Wikipédia rappelé ci-dessus.


© 2000-2007 Pierre Dessapt